Un reportage de Florence Morin-Martel, avec commentaires de Dr Nicholas Chadi, Le Devoir, 27 novembre 2024
Anxiété, dépression et déficit de l’attention : la proportion de troubles mentaux diagnostiqués chez les jeunes du secondaire au Québec a grimpé depuis environ 10 ans, révèle une étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Pour réaliser cette troisième édition de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire, l’ISQ a interviewé 70 825 adolescents dans 483 écoles publiques ou privées, francophones ou anglophones, réparties partout au Québec.
Les résultats de l’exercice montrent que le taux de troubles anxieux diagnostiqués chez les jeunes a plus que doublé, passant de 9 % en 2010-2011 à 20 % en 2022-2023. En ce qui concerne la proportion de dépressions dans cette population, elle a bondi de 4,9 % à 7 %.
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/TDAH) est lui aussi en hausse chez les adolescents : le quart des élèves ont dit en souffrir en 2022-2023, comparativement à seulement 13 % en 2010-2011. Quant aux diagnostics de trouble de conduites alimentaires, ils sont passés de 1,8 % à 5 % en 12 ans.
En tout, environ 6 % des élèves ont pris des médicaments pour des symptômes d’anxiété ou de dépression, et 16 % en ont pris pour des symptômes de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Hormis le TDA/TDAH, les filles sont plus touchées par l’ensemble de ces troubles que les garçons, note l’Institut. « On sait que les filles vont avoir tendance à davantage consulter et à aller chercher de l’aide que les garçons par rapport à la santé mentale », explique le Dr Nicholas Chadi, pédiatre et clinicien-chercheur spécialisé en médecine de l’adolescence au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine. (Article complet)